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Chapitre 2- T'as un souci Le petit Druide?

  • Photo du rédacteur: Daniela Herbaliste
    Daniela Herbaliste
  • 23 août 2024
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 25 oct. 2024



Le soucis - calendula officinalis - une belle fleur et bien plus que cela
© Illustration Enya par Emilien Dumoulin Chaparu

Riwal se roule dans son lit (si on peut appeler ça un lit...)

Tard hier soir, après la fête, il a retrouvé sa cabane et dans un coin, il y avait le lit.

Il était trop fatigué pour se soucier si le matelas était confortable, avait un drap ou non, mais vu l'inconfort de sa position, il s'est juré d'y remédier demain matin. Il faut faire de ce lit quelque chose de plus confortable. Il finit par s'endormir.

Il se retrouve à nouveau dans la forêt, cette fois sans l'écureuil, et la panique le saisit, car il fait tout à coup sombre et menaçant.

Il ne retrouve pas non plus les orties.

Sans cesse il revient à des croisements et il a, comme la veille, la désagréable impression de tourner en rond.

Il essaie de se rappeler les sorts que sa grand-mère lui a appris pour de tels cas.

Sa grand-mère avait également été druidesse et elle avait été la première à remarquer qu'il savait parler aux animaux.

Sans elle, il n'aurait jamais su qu'il pouvait y avoir quelque chose en dehors de son quotidien chez lui.

Mais maintenant qu'il se trouvait dans ce cauchemar sans issue, il aurait préféré être dans la cuisine de sa grand-mère, avec ses bocaux à plantes étiquetés et son râleur de hibou Flynn.

Mamie savait toujours comment s'y prendre et avait toujours une tisane d'urgence sur le feu.

Le cauchemar le ramena sur le chemin obscur et il se souvint enfin du sort :

« Celui qui veut guérir doit être prêt à emprunter des chemins difficiles. Avec mon cœur pur, je suis maintenant prêt à ce que tu me montres le chemin.

Je suis en paix intérieure et je vibre à haute fréquence. Je me suis connecté à moi-même et je te demande, Enya, que ta lumière me guide en toute sécurité sur les chemins. S'il te plaît, montre-toi Enya « .

Tout à coup, des taches jaunes et oranges fleurissent partout au bord du chemin. La forêt s'illumine et un tapis de fleurs se forme au carrefour, lui indiquant la direction à suivre.

Il suit le tapis de fleurs et en regardant de plus près, il se rend compte qu'il s'agit de soucis.

Riwal sent une présence à côté de lui ...autour de lui... c'est difficile à dire.

Et puis il la voit. Elle ressemble à une reine du soleil, elle porte une robe de faucon faite de plumes irisées, ses cheveux sont roux et dorés et son regard est d'un bleu-vert pénétrant. Elle porte autour du cou un collier de branches forgées en or, orné d'ambre et de fleurs séchées.

« Qui appelle Enya ? » demande-t-elle d'une voix grave et mélodieuse.

Il répond timidement : « C'est moi, Riwal, petit-fils des Soazic, troisième de la famille des Druides ».

« Je te salue Riwal, si tu es de la lignée des Soazic, comment se fait-il que tu me demandes ton chemin ? »

« J'ai grandi dans le monde des hommes et je n'ai pas eu beaucoup d'occasions d'utiliser le savoir familial.»

« Bien, je vais t'aider cette fois avec la Fleur de Calendula. Elle représente la lumière et la protection. Elle guérit les blessures et illumine l'esprit. Sa fumée augmente la clairvoyance et aiguise tes sens. Tu peux toujours compter sur elle.

Appelle-la comme tu veux : Fleur des premiers jours du mois, Souci

des jardins, Souci des vignes, Souci des champs …ou fleur d'étudiant. Mais n'oublie pas que la fidélité et la justice sont ses maitres mots. Elle aime sa liberté et n'est belle que dans les prés. Dans un vase, elle se fane rapidement elle n'aime pas être restreinte.

Sa tisane aidera à soigner les maux internes et externes et à purifier le sang. Amie de ton foie et de tes jambes lourdes, elle est toujours utile.

Suis le tapis de fleurs et tu retrouveras un sommeil paisible.

Demain, tu pourras te souvenir de tout et nous nous reverrons bientôt.

« Souci, fleur de calendrier, fleur d'or... répète-t-il en s'enfonçant toujours plus dans le tapis de fleurs. Le parfum le berce et il trouve enfin un sommeil bien mérité.


Boum, boum, boum, quelqu'un martèle contre la porte d'entrée.

Il sursaute et se cogne la tête contre le montant du lit.

« Ma tête n'est vraiment pas épargnée par cette formation » grogne Riwal, agacé.

« Oui, qui est là ? »

« C'est moi, l'écureuil Juna » et il se tient déjà débout devant son lit.

« Je t'avais dit que nous avions beaucoup de travail aujourd'hui ! Qu'est-ce qui est arrivé à ta tête ? Tu as une grosse égratignure ».

« Je viens de me cogner la tête, si tu m'avais pas tiré de mon sommeil profond en martelant à la porte, tout irait bien ».

« Ts, ts, ts ...sommeil profond... vu le nombre de sablés aux orties que tu as mangé hier, je n'arrive pas à croire que tu aies réussi à atteindre ton lit ! »

« Bien sûr que j'ai dormi profondément, j'étais épuisée hier soir et j'ai même rêvé ! »

L'écureuil regarde Riwal d'un air surpris,

« Rêvé ?! Déjà le premier soir ? Et moi qui voulais te préparer avant que tu n'affrontes le premier professeur... »

« Un professeur ? Mais ce n'était qu'un rêve, qui a parlé de cours ici ? ».

« Bien sûr que c'est un cours ! En tant que druide, tu dois être prêt à apprendre, quelle que soit la façon et la matière enseignée. Et les dieux ne se montrent que dans les rêves. »

Mal à l'aise, Riwal se tortille dans son lit et se serait volontiers réfugié sous la couette.

« Cela veut dire que j'ai vraiment parlé à Enya ? »

« Par la barbe de Melin, dis-moi que tu n'es pas sérieux, tu as appelé Enya ?! La déesse mère, déesse des faucons et des fées, tu n'aurais pas pu commencer par un petit messager des dieux ? »

L'écureuil ne parle plus qu'à lui-même tellement il est hors de lui.

Riwal se lève et traverse la cabane à tâtons.

Il doit bien y avoir une armoire à pharmacie quelque part ? Tout est en désordre, il se cogne contre des caisses et des boîtes, la poussière s'envole et, en toussant, il se promet de rendre la cabane plus confortable. Mais il doit d'abord soigner sa blessure à la tête.

Enfin, il tombe sur un coffre avec de nombreux tiroirs. Chaque tiroir contient soit des flacons, soit des plantes séchées en vrac, soit des boîtes d'onguents. Parfois, ce ne sont que des cendres ou de la poussière, il n'en est pas sûr.

L'un des tiroirs s'illumine presque tout seul, lorsqu'il l'ouvre, il trouve un pot de pommade avec l'inscription « La pommade de tous les bobos » et là, c'est l'évidence: Sur le couvercle, il y a une fleur de souci.

« Comment disait Enya? ça guérit les blessures de l'intérieur et à l'extérieur. Ça va faire du bien à ma tête ».



la belle plante qui soigne les bobos
Le souci - calendula officinalis

Il trouve un flacon d'alcool et nettoie son égratignure sur la tête. Puis il applique délicatement un peu de pommade.

Il trouve dans un tiroir des « pensements de consoude ». Ce sont des feuilles duveteuses et il en colle une sur la blessure avec un peu de pommade.

« Voilà, dit Riwal à l'écureuil, maintenant je suis prêt pour le cours.»

L'écureuil répond avec un sourire en coin : « Je crois que tu maîtrises déjà la leçon sur le calendula... ».


------ prochain chapitre à suivre -----


P.S. Ta peau te tiraille et gratouille... viens me voir au cabinet à Chessy


© Illustration Emilien Dumoulin Chaparu



 
 
 

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